Anthropologie des Pratiques Corporelles

Mon cursus d’anthropologie culturelle m’a notamment conduit à étudier les pratiques corporelles indo-asiatiques et plus particulièrement sino-japonaises. Et c’est donc tout naturellement en tant qu’ethnologue et philosophe que j’ai abordé la pratique des Yoga (Hatha, Tantra, Kundalini), du Zen, de la méditation tibétaine, des arts énergétiques (Qi-Gong, Do-In) et martiaux (Chine, Okinawa, Japon).

Selon la conception chère à Claude Lévi-Strauss, cette immersion dans d’autres modes de pensées m’a assuré en retour un « regard éloigné » sur mes propres acquis culturels qui me semblaient pourtant si familiers.

L’héritage judéo-chrétien a diabolisé le corps en niant ses besoins, faisant le nid des frustrations et des puritanismes. En Inde et en Asie, au contraire, le corps a généralement été considéré comme la voie royale vers l’éveil ou l’évolution. Là où l’Occident a tourné son regard vers l’extérieur, le monde matériel et techno-scientifique, l’Orient a regardé vers l’intérieur, le monde nouménal et philosophico-spirituel. Mais, les deux visions sont évidemment complémentaires à l’image du Do (Tao) et du jeu In-Yo (Yin-Yang).

En Inde et en Asie, il est classique d’apprendre et de pratiquer les massages ou soins traditionnels en famille. Ce toucher laisse toute sa place au corps physique et à la notion de prévention ou d’accompagnement à la santé, mais renforce aussi les liens sociaux et familiaux.

La vision orientale connecte le microcosme humain au macrocosme naturel. La compréhension holistique du vivant nous renvoie à d’anciens savoirs que nos ancêtres ont pu connaître aussi en Occident. Fréquences naturelles et corporelles se répondent mutuellement en créant l’harmonie. Nos organes, nos méridiens ou nos cellules vibrent bel et bien au diapason de la vie… En outre, le souffle de la voix (ou de l’instrument) représente bien symboliquement, ou spirituellement, le souffle de l’esprit et de la vie. Le Ki, le Qi (Chi), le Prana ou le Spiritus désignent traditionnellement à la fois l’esprit, le souffle et l’énergie : base fondamentale de toutes les thérapies indo-asiatiques notamment.

Mes études universitaires et mes pratiques corporelles m’ont depuis conduit à la certitude que le monde physique et visible n’est que la surface émergée d’un iceberg universel bien plus vaste. La révolution de la physique quantique va indéniablement dans le même sens.

Sons, instruments, voix et rythmes servent depuis toujours à guérir le corps, l’esprit et l’âme de l’homme. Depuis l’avènement de la médecine vibratoire/quantique et la reconnaissance de l’utilité de la musicothérapie, nous savons mieux comment cela est possible.

Orient et Occident sont deux angles de vue pour aborder une même réalité. C’est ce que j’ai pleinement pu apprécier lors de mes séminaires et stages avec l’expert américano-taiwanais Dr YANG Jwing-Ming, ancien enseignant de physique, ingénieur, docteur en sciences mécaniques, expert en Kung-Fu, Qi-Gong, Taijiquan, massages, etc. 

Aujourd’hui, je me spécialise aussi en Kikô (Chi-Kung sino-japonais) selon le Dr YAYAMA auprès de l’expert Philippe SAINT-SOLIEUX. Le médecin japonais YAYAMA Toshihiko est un chirurgien-cancérologue, pratiquant d’arts martiaux qui dirige aussi une clinique dédiée aux soins par le Ki – sans pour autant délaisser les pratiques médicales modernes.

Rappelons-nous que le caducée d’Hermès, qui sert toujours aujourd’hui de symbole (sous des formes variées) à de nombreuses professions thérapeutiques, avait à l’origine deux serpents qui s’enroulaient autour de l’axe central faisant liaison entre terre et ciel : un pour l’esprit et l’autre pour le corps.

Matière et énergie : deux expressions de la même vérité d’être, mais à des stades plus ou moins matérialisés. C.Q.F.D.

Anthro 1

 

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